LA FRAÎCHEUR D’UNE PENSÉE

Henri-François Riesener (1767-1828),
Portrait de madame Soustras, dame de compagnie
de l’impératrice Joséphine, huile sur toile, 64,5 x 54 cm.
Adjugé : 103 320 € Mercredi 7 décembre 2016 - Salle 10

En cette saison automnale, la peinture de l’époque Empire a décidément la cote. Après les portraits de Girodet vendus à Drouot lors de la dispersion des collections du château de Villepreux le 8 novembre, et à Clermont-Ferrand le 5 novembre, cette toile d’Henri-François Riesener (1767-1828) créait la surprise en recevant plus de 103 320 €.
Le modèle était charmant : il s’agit de madame Soustras, dame de compagnie de l’impératrice Joséphine, représentée vêtue d’une robe légère couleur du temps, les épaules abritées dans un châle vert transparent et tenant un délicat petit bouquet exhalant le parfum de la violette – une tenue un peu légère pour la jeune veuve d’un officier –, entrée au service impérial grâce à la protection de madame Campan. Elle y côtoyait la jeune Félicité Longrois, qui allait devenir en juin 1807 madame Henri-François Riesener. Cet époux du plus du double de son âge se trouve être le fils du grand ébéniste de Louis XVI.
Embrassant la carrière de peintre, il bénéficie déjà d’une jolie renommée de portraitiste, grâce à un talent développé auprès de David. Joséphine l’apprécie – il a présenté au Salon de 1804 le portrait d’Eugène de Beauharnais – et encourage donc cette union. L’artiste entre ainsi dans le cercle de la Malmaison et disposera d’occasions pour fixer les traits délicieux de madame Soustras.

LA GAZETTE DROUOT N° 44 DU 16 DÉCEMBRE 2016