Vlaminck cubisant

Maurice de Vlaminck (1876-1958), 
Coteau, maisons et arbres, vers 1912, 
huile sur toile, 54 x 65 cm. 
Frais compris : 85 680 €. 

Mardi 30 juin, salle 9 - Drouot-Richelieu.
​ Kahn - Dumousset SVV. M. Chanoit. 

La collection du peintre Jean Jansem (1920-2013) et de son épouse, Simé, suscitait un vif intérêt. La peinture brillait avec les 68 000 € de cette huile sur carton de Maurice de Vlaminck vers 1912, Coteau, maisons et arbres, qui coiffait au poteau une peinture à la colle sur papier d’Édouard Vuillard vers 1911 marouflé sur toile, Madame Hessel somnolant (63 x 50 cm). On retrouve dans notre composition un peu de l’âpreté qui caractérise l’œuvre de Jansem. Entre 1910 et 1914, celui que l’on surnomma le «Ravachol de la peinture» s’est engagé dans une exploration plus approfondie de la leçon Cézannienne. Comme ses confrères fauves, la rétrospective «Cézanne» de 1907 au Salon d’automne a ouvert une voie nouvelle dans laquelle il s’est engouffré. Vlaminck exprime ainsi ce virage et l’abandon de la couleur pure sortie directement du tube : «À travailler directement ainsi, tube contre tube, on parvient vite à une habileté excessive. Il fallait donc revenir au sentiment des choses, abandonner le style acquis… Il m’a fallu chercher le caractère intérieur des choses, creuser, sauver le sentiment de l’objet, affirmer fortement son caractère». Il va aborder ce changement par un thème cher au maître d’Aix, la nature morte. Le paysage est également sollicité, les empâtements fauves étant abandonnés au profit de tonalités plus sourdes et d’une géométrisation des formes ainsi que de la composition. En octobre 1911, il loue sur les hauteurs de Bougival une petite maison, dans le hameau de la Jonchère. Il va peindre sans relâche la banlieue parisienne. Notre toile appartient à cette série. 

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N°27 DU VENDREDI 10 JUILLET 2015